Les porte-voix 02
Le projet Les porte-voix 02 a été mené de février à décembre 2020 par la Cie Audacia, Aline Chappuis, musicienne, avec Frédéric Mudry, comédien et Simon Crettol, danseur et chorégraphe. Il a été accueilli dans les murs de la Clinique Dis 7 à Sion et a reçu tout le soutien logistique de cette dernière, par le biais d’Anne Guignet Constantin et de l’association Art-17.
RETOUR DES ADOS
Rencontrer des gens, passer des bons moments, progresser sur certaines réalités personnelles, rigoler, explorer les univers des autres Les jeunes participants ont relevé le plaisir de participer à ce projet qui leur a permis de vivre des moments agréables. Ils ont ri. Ils ont pu expérimenter des choses faciles ou plus techniques. Cela leur a permis de sortir de leur zone de confort. Ils ont fait de belles rencontres. Ils ont appris de ces dernières, se sont ouverts aux univers des autres et en ont tiré quelque chose. Ils ont pu s’entrainer à de nouvelles pratiques (training corporel, travail de la voix, présence, écoute, jeu sur scène, travail avec des accessoires de théâtre comme des perruques, des costumes). Pour certains d’entre eux, ces nouvelles pratiques apparaissent même comme des solutions à certaines difficultés (par ex: pratique chorégraphique pour sortir de la dyspraxie). Des parents ont relevé le plaisir des jeunes à participer à ce projet qui selon eux sort de l’ordinaire car il permet des rencontres au delà des différences en mettant au centre le plaisir d’être ensemble avec d’autres jeunes.
RETOUR DES ARTISTES
Du côté des trois artistes participants au projet, le bilan est aussi très positif. Relevons tout d’abord l’accueil de la clinique Dis7 qui nous a permis de travailler dans des conditions exceptionnelles. Même si la salle à disposition n’était pas très grande, nous avons toujours pu profiter des différents espaces, dont un immense jardin. Nous avons en effet fait la majorité des ateliers en extérieur. Cela nous a permis aussi de faire face aux restrictions dues à la pandémie. A la fin du projet, nous avons du adapter la taille du groupe à l’espace disponible puis avons déménagé dans un autre lieu plus grand. Nous avons toujours été soutenus par Anne Guignet de la clinique et de l’association Art-17 pour toutes ces modifications. Concernant le groupe, nous avions un mix parfait entre les âges, les personnes, les nationalités, les provenances, les spécificités. Cela nous a permis d’atteindre aussi un bon équilibre dans les échanges entre des thématiques profondes et d’autres légères. Les adolescents nous ont communiqué leur énergie folle et nous avons été touchés par leur réactivité. Nous avions bien évidemment préparé nos ateliers, puis nous avons constaté que nous pouvions quitter ce que nous proposions, car nous étions portés par l’écoute des jeunes. Nous avons aussi pu rapidement sortir des choses personnelles amenées par chacun pour aller vers le groupe et l’énergie, la vie de ce dernier. Cet élément est probablement un des points forts de cette expérience, qui ne se voulait pas focalisée sur les difficultés personnelles de chacun, mais sur la rencontre entre adolescents. Nous voulions mettre cela en avant. Leur énergie nous a demandé d’être précis avec eux, et d’avoir une grande conscience de l’espace que nous avions à disposition, de l’organisation de ce dernier et de l’intégration du jardin comme espace principal à chaque fois que la météo nous l’a permis. Comme dans LES PORTES-VOIX 01 (mené en 2015 à Malévoz), le jardin est l’espace médiateur entre le dedans et le dehors, entre l’intime et le public, entre l’individu et le groupe.
Soulignons maintenant la place de la rencontre comme un des éléments centraux de ce projet. Nous avions décidé que les trois premiers ateliers auraient comme buts communs de nous rencontrer. De faire connaissance. De chacun partager une facette de notre art avec les jeunes, pour ensuite créer avec eux un cabaret des talents. Forts de ce fil rouge, nous avons pris en considération ce qui compte pour eux.
Le corps a été un des médiums principaux de toute cette aventure, en travaillant sur le corps qui bouge, comme véhicule de la rencontre. Lorsque nous avons participé comme adulte à un atelier proposé par un autre artiste, nous l’avons fait avec eux, leur permettant de voir un adulte en action, se mettant parfois en danger, montrant qu’il n’y arrive pas, même si cet adulte est artiste et pourrait être perçu comme doué en tout. Nous avons aussi abordé le corps en position fixe, en créant un objet en soi filmé dans l’espace. Le travail vocal proposé était un travail difficile: ils ont relevé le défi et se sont lâchés en créant des images et des expériences belles (le chant des oiseaux, des histoires ancestrales, une berceuse chantée pendant qu’elle est coiffée).
Nous avons cherché à faire les choses dans une grande douceur et simplicité, en explorant leurs compétences dans les arts vivants que nous proposons mais aussi d’autres médiums (par exemple le dessin …). Ce qui compte est le processus créatif tout au long de chaque atelier, sans se focaliser sur un spectacle final. Cette manière de faire nous a beaucoup aidé au moment d’annuler les cabarets des talents à cause de la pandémie. « La clé de toute cette expérience, c’est l’écoute avec les autres: comment est-ce qu’on écoute les gens? Souvent quand vous êtes avec des autres, la première question est qu’est-ce que je dois faire, avec mon corps? Alors que c’est parce que j’entends quelque chose, parce qu’une idée me vient que, tout à coup, je commence à l’exprimer. Et que je commence à bouger.
Par ailleurs, il a été financé par les organismes suivants, sans lesquels rien n’aurait été possible:
• Art en partage, Pro Helvetia et Service cantonal de la culture du canton du Valais
• La loterie romande
• La ville de Sion
• La commune de Vétroz
• L’Association Art-17
• La fondation Harlet Snug
• La fondation Gandur pour la Jeunesse.
Nous avons dû apporter des adaptations à ce qui était initialement prévu, à cause de la pandémie COVID-19.